Du Châtelet à St-Tropez : le spectacle comme monnaie courante

Le sport n’est plus du jeu, c’est de l’ingénierie du spectacle. Le Ballon d’Or, le Cannes du foot, vend des récits et des contrats. SailGP, la F1 des mers, vend des frissons et un modèle fermé qui rassure les investisseurs. Même tendance : le sport devient un actif culturel et financier où l’attention s’achète et la valeur se fabrique.

Kopa
5 min ⋅ 26/09/2025

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📌 Épisode 36 du Kopa Club

Cette semaine, on s’intéresse à un sport qui monétise son mythe, et un autre qui s’industrialise. Le Ballon d’Or vend des récits en or ; SailGP vend des frissons sous foils. Même logique : transformer l’attention en valeur.

🏆 Henri vous décrypte le Ballon d’Or de Dembélé : un côté Festival de Cannes, des clauses bonus et une valeur marketing qui flambe. L’or pèse moins que l’argent qu’il génère.

⛵️ Hugo vous explique le SailGP, la F1 des mers. Des formats courts, des bateaux identiques, des spectateurs en tribunes. Une ligue pensée pour la télé… et pour les investisseurs.

🖼 L’image de la semaine : Nike x Air Afrique — Air Max RK61. Héritage panafricain, drop stylé, storytelling qui coche toutes les cases : culture, identité, désirabilité.

📈 Le chiffre de la semaine : 92 M€. Quand le hors-piste coûte plus cher que le podium.

Nike x Air Afrique : le retour d’une légende


La marque au swoosh s’associe au collectif parisien Air Afrique pour lancer la Air Max RK61, une silhouette qui rend hommage à l’ancienne compagnie aérienne panafricaine.

Entre mocassin et sneaker, le modèle mêle élégance, héritage diasporique et technologie Air Max. Détails symboliques : unité Air inspirée d’un réacteur, morse “Air Afrique” sur la semelle, tirette avec l’ancien logo de la compagnie et intérieur rappelant les sièges d’avion.

Une campagne intergénérationnelle incarne le projet avec Didier Drogba, Oumou Sangaré, Marie-Josée Ta Lou et une ancienne employée de l’airline.

Sortie mondiale le 9 octobre sur SNKRS et chez certains revendeurs.

Dembélé en or, le foot en argent

Lundi soir au Théâtre du Châtelet, Ousmane Dembélé a remporté le Ballon d’Or. Il rejoint Platini, Papin, Zidane ou Benzema et un certain…Kopa (hello there!) dans la courte liste des Français sacrés. Le trophée en lui-même vaut à peine 13 000 euros, mais son pouvoir économique est sans commune mesure.

Créé en 1956 par le magazine France Football, le Ballon d’Or est né comme une simple enquête journalistique. Au départ, seuls les joueurs européens évoluant en Europe pouvaient y prétendre. Aujourd’hui, la distinction est mondiale, et l’événement est devenu une machine médiatique comparable au Festival de Cannes : tapis rouge, caméras braquées, Charlotte Cardin, sponsors omniprésents et storytelling calibré pour séduire une audience planétaire. La cérémonie est diffusée dans plus de 200 pays et pèse plusieurs millions en droits et partenariats. France Football, qui a résisté à la mainmise de la FIFA entre 2010 et 2015, a préféré garder son indépendance. C’est ce choix qui lui permet aujourd’hui de contrôler le récit, l’image et les revenus du trophée.

Pour les joueurs, le paradoxe est connu. Le Ballon d’Or n’apporte pas un chèque direct. France Football ne verse aucune prime. Le gagnant repart avec le trophée et quelques cadeaux de sponsors. Mais la vraie récompense se joue dans les contrats. La plupart des stars négocient des clauses spécifiques : Messi aurait touché près de 5 millions d’euros après son sacre 2019, Ronaldo autour de 4 à 5 millions, Benzema un million en 2022. Au-delà de ces bonus, la valeur marketing d’un Ballon d’Or est colossale. Les sponsors paient plus cher, les clubs revalorisent les salaires, et sur le marché des transferts, le titre ajoute des dizaines de millions de prestige.

Cette dimension financière nourrit aussi les critiques. Beaucoup dénoncent une récompense taillée pour les attaquants et les clubs riches, là où les défenseurs et gardiens restent invisibles. Le calendrier sur l’année civile provoque des incohérences, certains exploits étant effacés au profit de récits plus récents. Le poids médiatique et diplomatique est énorme : un joueur du Real ou du Barça part toujours avec une longueur d’avance sur un joueur d’un club moins glamour. Et depuis quelques années, la compétition s’intensifie. Les Globe Soccer Awards, lancés à Dubaï, et les The Best FIFA Awards tentent de s’imposer comme alternatives. Mais le Ballon d’Or conserve un avantage décisif : il reste la marque originelle, celle qui fait rêver les joueurs et qui offre aux sponsors l’assurance de visibilité maximale.

Le Ballon d’Or n’est donc plus seulement une distinction sportive. C’est une plateforme d’influence, une vitrine publicitaire et un accélérateur de carrière. Le cas Dembélé illustre cette mécanique : son sacre lui garantit une nouvelle stature commerciale, des revenus sponsors en hausse de 30 à 50 % et un impact immédiat sur sa valeur future. Dans le football moderne, l’or du Ballon ne brille pas tant par sa matière que par l’argent qu’il génère.

Henri

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92 M€


C’est le montant évoqué par les médias britanniques pour la séparation entre Red Bull et Christian Horner, limogé en juillet après 20 ans à la tête de l’écurie. Arrivé en 2005, Horner aura transformé Red Bull en véritable machine à gagner : 8 titres pilotes, 6 constructeurs, et une place dans l’histoire de la discipline.

C’est donc avec un package XXL que Horner quitte la F1 même si des rumeurs le voient déjà de retour dès 2026.

SailGP : la Formule 1 des mers (et un business qui tient la vague)

Oubliez la régate au large qu’on devine à la jumelle. SailGP a ramené la voile au bord, en tribune, en show. Courses courtes (douze à quinze minutes), plans d’eau urbains, frissons garantis : des catamarans F50 strictement identiques, dressés sur des foils (des ailes sous-marines qui soulèvent le bateau) et ça file à ~100 km/h au ras des digues. On voit tout : départs au millimètre, pénalités en temps réel, bord à bord qui sent la tôle (enfin, le carbone). La “Formule 1 des mers”, ce n’est pas qu’un slogan : c’est un produit télé pensé pour l’adrénaline et la clarté.

Né en 2018 avec une idée simple : faire de la voile un sport lisible et monétisable. Le championnat a donc logiquement adopté le modèle le plus moderne qui soit : centralisé. La ligue vend l’événement aux villes hôtes (frais d’accueil), signe les sponsors et droits médias, puis redistribue un prize money costaud. Les équipes, elles, vivent de leurs partenaires, opèrent sous un cap de coûts d’environ 8 M$ par an et n’achètent pas la victoire au chantier : les bateaux sont les mêmes pour tous. Résultat : la bataille se joue à la tactique, à la lecture du vent, aux nerfs. Pas au chèque.

Et, détail qui rassure les investisseurs, le modèle est fermé : pas de relégation. Vous pouvez rater une saison sans voir votre actif partir au fond.

Côté spectacle, c’est une révolution silencieuse (façon de parler, ça hurle). Le format “stade liquide” change tout : on paye sa place, on voit les équipages à quelques mètres, on comprend l’histoire sans être abonné aux polaires. Les week-ends s’enchaînent, chaque étape couronne une finale à trois bateaux, et la télévision peut emballer le tout avec data en direct, caméras embarquées, trajectoires superposées. La voile cesse d’être un roman d’aventure pour redevenir un match.

Économiquement, l’équation plaît : recettes diversifiées (villes, médias, marques, hospitalités), coûts plafonnés, calendrier mondial. Assez pour attirer des profils habituellement vus dans le foot ou la F1 : fonds souverains, gestionnaires d’actifs, célébrités. Plusieurs équipes appartiennent déjà à ce trio glamour-financier et, signe que l’histoire prend, quatre d’entre elles sont profitables. L’écosystème mûrit : pour la première fois, des athlètes passent d’une équipe à l’autre. Le marché n’est pas encore régulé, mais la simple existence d’un mercato dit tout : il y a de la valeur, donc des carrières.

C’est là que SailGP révolutionne la voile pro. Finies les épiphanies mal payées au large ; place à un championnat avec salaire, primes, visibilité, progression. La ligue offre un cadre, les villes la vitrine, la télé le récit, les sponsors l’oxygène. Et le public ? Il a enfin un produit qu’il peut consommer ici et maintenant, au rythme d’un week-end.

Moralité business : prendre un sport splendide mais lointain, le raccourcir, le rendre équitable, le centraliser, et l’installer dans un tour mondial… ça fabrique un actif que les investisseurs comprennent. Moralité sportive : quand tout le monde court sur le même bateau, le talent remonte. Et quand le talent remonte à 100 km/h, on regarde.

Hugo

Les CDI et CDD

🏃‍♀️ Fédération Internationale de l’Automobile
Business Development Representative,CDI

🎾 Sporsora
Directeur du Développement, CDI

⚽ PSG
Social Media Coordinator, CDI

🏃‍♀️ Campsider
Business Developer, CDI

🏃‍♀️ E-Gym WellPass
Growth Manager, CDI

Les Stages et Alternances

⚽ Olympique Lyonnais
Chef de Projet Évenementiel, Stage

⚽ FDJ
Chargé de Sponsoring, Stage

Golf — Ryder Cup
Le duel Europe – États-Unis débute ce vendredi à New York, dans une ambiance électrique sous les yeux de Donald Trump et devant 50 000 fans survoltés. Trois jours de golf et de chaos annoncé.
📺 Tout le week-end — Canal+

⚽ Documentaire — Le Club
Canal+ dévoile une série inédite sur le FC Versailles, première équipe française suivie de l’intérieur pendant toute une saison.
📺 Canal+

Bonne séance !

Kopa

Par Kopa Club

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