Sueur & Pop Culture : l’UTMB en patron, le Barça en playlist

UTMB, locomotive d’un ultra-trail qui grandit à toute vitesse. Barça x Spotify, mariage foot-pop culture qui transforme le maillot en affiche. D’un côté, mondialisation et soupçon de monopole ; de l’autre, buzz planétaire, conversion minimale et addition qui grimpe. Même question au bout du fil : quelle valeur on crée, et à quel prix ?

Kopa
6 min ⋅ 05/09/2025

Une Newsletter sponsorisée par

📌 Épisode 33 du Kopa Club

Cette semaine, le sport navigue entre crêtes alpines et refrains viraux. D’un côté, l’UTMB étend son empire à coups de World Series et de Running Stones. De l’autre, le Barça s’habille Spotify et transforme le maillot en affiche. Deux dynamiques, une même logique : capter l’attention… et la valeur.

🏔 Hugo raconte comment l’UTMB est devenu le boss final de l’outdoor: règles posées, World Series, filière outdoor dopée (avec impulse en embuscade), mais quelques points de friction (écologie, mobilité, Dacia).

🎧 Henri dissèque le deal Spotify x FC Barcelone : naming du stade, maillots “artistes”, stade-algorithme, buzz planétaire… mais conversion d’abonnés maigre et addition qui s’envole.

🖼 L’image de la semaine : Les weight-loss shots, dérivés d’un traitement du diabète, nouvelle obsession santé aux US. Serena se mue en ambassadrice, ce qui provoque quelques réactions troublées.

📈 Le chiffre de la semaine : 72 heures et une surprise.

Serena Williams, nouveau visage des weight-loss shots.


Les weight-loss shots, dérivés d’un traitement contre le diabète, sont devenus la nouvelle obsession santé aux États-Unis : en agissant sur la satiété, ils permettent une perte de poids rapide, malgré un coût qui peut dépasser 1 000 $ par mois. Déjà 14 millions d’Américains y ont recours.

Serena Williams a révélé en avoir utilisé pour perdre 14 kg après ses grossesses, tout en devenant l’ambassadrice de la télé-clinique Ro. Une startup déjà valorisée plus de 7 Md$, sur un marché en plein boom, où son mari Alexis Ohanian est d’ailleurs investisseur.

Une annonce saluée pour son honnêteté, mais qui suscite aussi des critiques : soupçons de conflit d’intérêts, et déception chez certains fans qui rappellent qu’elle avait longtemps incarné la fierté des corps puissants, loin des standards de minceur.

UTMB : le boss final de l’outdoor (et son mode carrière)

71 km autour du Mont-Blanc. Solo. Les meilleurs plient ça en moins de 20 h. L’UTMB, c’est la course qui transforme des sentiers en amphithéâtre, des marques en mécènes et des coureurs en médias. Point de polarisation absolu de l’industrie, mais surtout moteur XXL de toute la filière outdoor. On applaudit ? On débat ? On fait les deux.

Retour au début : 2002, trois ans après l’incendie du tunnel. Neuf personnes se réunissent autour de René Bachelard, président du Club de Trail de Chamonix. Parmi elles, Catherine et Michel Poletti, ex-informaticiens. À l’aube de l’ultra-trail, ils posent une idée simple : un tour du massif, long, exigeant, beau. Premier sponsor : The North Face. Way to go. Le 30 août 2003, 722 coureurs de 35 nationalités s’élancent. La machine est lancée. Le dispositif s’organise vite : une société pour le sponsoring, les partenariats, le bureau ; une association pour le tracé et les bénévoles. Puis l’accélérateur : une superstar. Kilian, Jornet de son nom, qui propulse la notoriété du sport bien au-delà du monde trail. Une perf à Chamonix t’offre visibilité et contrats : les marques t’écrivent, les teams t’invitent, et ta boîte mail se remplit.

Vient ensuite la structuration du modèle, et elle commence par les règles du jeu. Sous l’impulsion des Poletti, les “assises du trail” posent un cadre : équipement obligatoire, sécurité, standardisation (l’épisode de la gourde de Kilian a laissé des traces). Dans la foulée, l’écosystème se dote d’outils : création d’UTMB International, lancement d’un circuit mondial, et premiers événements “by UTMB” à l’étranger.

Côté capital, les fondateurs ouvrent la porte : 40 % cédés au Groupe Télégramme, expert du sport outdoor via OC Sport. Puis vient la cour assidue d’Ironman, qui finit par prendre la main : aujourd’hui, le groupe détient 55 % du capital. Dans le sillage de ce basculement, les UTMB World Series voient le jour : internationalisation à grande vitesse, “Running Stones” à collectionner pour maximiser ses chances au tirage, et une cinquantaine de courses au compteur en 2025. Résultat : un quasi-monopole de fait. Pour viser le boss final, il faut passer par la maison UTMB. Problème : un corps humain n’encaisse pas une dizaine d’ultra-trails de montagne par an, ces formats usent, donc l’espace laissé aux circuits concurrents se réduit mécaniquement.

Les critiques montent, logiquement. Début 2024, Kilian Jornet et Zach Miller sondent leurs pairs : boycott possible, acquisitions contestées, oreille trop dure, “perte de l’esprit trail”. L’écologie, évidemment, revient en tête de gondole.

L’UTMB muscle sa décarbonation : réduction des déchets, fin des plastiques à usage unique, pas d’hélicos. Mais le vrai nœud, ce sont les déplacements : environ 96 % de l’empreinte. Réponse 2025 : 600 000 € alloués à un plan mobilité “vallée sans voiture”, 120 bus déployés, routes fermées aux voitures sur plus de 80 % des points stratégiques. Suffisant ? À discuter. Autre angle de friction : Dacia, partenaire titre des World Series. Pour certains, ça fleure le greenwashing.

Pendant ce temps, l’économie court vite. Huit formats, 50 courses dans le monde, plus de 130 000 participants passés par l’écosystème, et 25 000 candidats rien que pour tenter le tirage cette année. L’Ultra-Trail Village rassemble plus de 140 exposants. Il y a désormais plus de trails que de courses sur route en France (4 928), et le cap du million de finishers a été franchi en 2024. Le chiffre d’affaires, lui, a bondi : 3,5 M€ en 2021, 25 M€ en 2024. Le modèle est clair : les courses se financent par les inscriptions (environ 60 à 440 €), la croissance par les sponsors, partenaires et produits maison. Exemple emblématique : LiveTrail, développé par la fille des Poletti, qui équipe l’UTMB et 200 à 300 autres épreuves. Effet tracteur sur toute la filière outdoor, en croissance d’environ 5 % par an (7 à 8 Md€ en France)… et terrain d’opportunités pour les nouveaux entrants. Notre sponsor de la semaine, impulse (compléments alimentaires), veut justement s’insérer dans ce segment : promesse d’efficacité et de transparence bienvenue dans un marché qui se professionnalise à grande vitesse.

Morale business : l’UTMB a fait grandir un sport, une industrie et un imaginaire. Morale sportive : ne pas s’éloigner de l’esprit trail et garder l’oreille collée au terrain : les athlètes. Parce que oui, ici “tout le monde peut participer”… mais tout le monde veut surtout s’y reconnaître.

Hugo

A fond derrière Impulse.

En septembre, Kopa Club s’associe à Impulse Nutrition, jeune marque française qui veut aider les sportives à performer sans se perdre dans les étiquettes incompréhensibles. Trois newsletters, trois terrains de jeu : la préparation, la récupération et le quotidien.

Parce qu’on ne gagne pas un semi, un match ou même un footing du dimanche uniquement avec des baskets. Le vrai trio, c’est : énergie avant l’effort, endurance pendant, récupération après. Et c’est exactement ce qu’Impulse décline dans ses gammes : une boîte à outils pour sportives qui veulent aller loin… sans se flinguer les genoux.

Exemple concret : les pépites de collagène Peptan cacao. Mode d’emploi ? Une cuillère dans un verre d’eau, on mélange, on boit. Pas de shaker pâteux, pas de goût douteux. Derrière le plaisir du cacao, un vrai bénéfice : soutenir les articulations, accélérer la réparation musculaire, limiter les blessures. Bref, un geste quotidien qui pèse aussi lourd qu’une séance de fractionné.

 Découvrir Impulse Nutrition

Kopa approved.

72 heures.

Si tu lis ça, c’est que Lino vient d’entrer dans ta vie. 32 ans, 10e arrondissement, un talent rare : il a toujours 72 heures d’avance. Il bosse “dans la créa”. Traduction : il vend du cool à ceux qui n’ont plus le temps d’en avoir. Il joue les flemmards, puis finit par mettre tout ce qui lui passe par la tête. Sa signature.

Chaque jeudi soir, il envoie son week-end : vendredi, samedi, dimanche. Trois jours compressés en adresses utiles, restos qui piquent, soirées qui débordent, dimanches faussement sages. Pas de grandes théories : il vit, il note, il partage.

Tu t’abonnes, tu gagnes 72 h sur le reste de la ville. C’est simple. Et terriblement efficace.

Weekend par Lino

Le Barça en playlist

Joan Laporta a pris beaucoup de mauvaises décisions. Mais une, au moins, restera dans l’histoire : l’accord signé en 2022 entre le FC Barcelone et Spotify. Officiellement, un contrat de sponsoring de 280 M€ sur quatre ans. Officieusement, une expérimentation grandeur nature sur ce que devient le football quand il épouse la pop culture.

Le deal comprend le naming du Camp Nou – rebaptisé Spotify Camp Nou – et le logo sur les maillots des équipes masculine et féminine. Mais la vraie révolution, c’est le maillot transformé en panneau promo pour artistes : Drake, Rosalía, Travis Scott… tous ont eu droit à une édition spéciale le temps d’un Clásico. Impact garanti : des millions de vues, des pics de mentions sur les réseaux, et un club propulsé dans la stratosphère culturelle.

Au Camp Nou (pardon, le Spotify Camp Nou), on ne regarde plus seulement un match : on consomme une expérience culturelle calibrée à la donnée. Spotify utilise l’écran géant du stade comme une extension de son algorithme : un tube ciblé pour le public indien, un autre pour les socios catalans. Chaque rencontre devient un laboratoire marketing où le terrain n’est plus seulement rectangulaire, mais aussi digital et segmenté.

Pour Spotify, le bénéfice est évident : devenir la première marque “culturelle” à coloniser un club de cette taille. Là où Emirates vendait des billets d’avion, Spotify vend des émotions mises en playlist. Résultat : chaque Clásico devient une campagne mondiale où la plateforme se positionne comme la bande-son officielle du football global. Notoriété massive, storytelling culturel et association à une icône planétaire : c’est moins un deal de sponsoring qu’une OPA sur l’imaginaire collectif.

Mais un an après, le retour business est plus fragile. Malgré la puissance du Barça (350 millions de fans dans le monde), seuls 31 608 abonnés suivent aujourd’hui le compte du club sur la plateforme. En clair : énorme bruit culturel, mais conversion microscopique. La vraie valeur pour Spotify n’est pas d’attirer des abonnés, mais de s’imposer comme acteur incontournable du divertissement mondial. Une bataille d’image plus que de chiffre d’affaires.

Le problème, c’est que Barcelone réclamerait désormais jusqu’à 120 M€ par an pour prolonger. Une inflation qui interroge : combien vaut vraiment un logo sur un maillot si l’effet “buzz” s’érode et que les abonnements stagnent ? Les socios, eux, ont validé l’accord, conscients qu’il maintenait le club sous perfusion financière. Mais pour une partie des supporters, c’est la preuve qu’à force de vendre son histoire, le Barça s’éloigne de ce qui faisait son âme.

Ailleurs, la tendance est la même. Le Milan AC avec Roc Nation, le PSG avec Jordan Brand, le Real Madrid avec Emirates… Partout, les clubs se réinventent en plateformes culturelles globales.

La question est simple : si un match devient une playlist, si un stade devient un algorithme, qu’est-ce qui restera du football brut ? Peut-être qu’on finira par y aller pour l’expérience culturelle – et, accessoirement, pour vérifier si Lewandowski a marqué.

Henri

Les CDI et CDD

🏟️ Paris Entertainment Company:
Fan Experience Manager, CDI

🏃‍♀️ The Bradery
Key Account Manager (Sport & Travel), CDI

⚽ Havas Play
Influence Consultant, CDI

🎾 Mouratoglou Academy
Digital Marketing Manager, CDI

🏃‍♀️ Decathlon
Data Product Manager, CDI

Les Stages et Alternances

⚽ PSG
Assistant Evenementiel Sponsoring (H/F), Stage

🏟️ Sport dans la Ville
Chargé de Partenariats Publics, Stage

🎾 Tennis — US Open 🇺🇸 (1/2 & finales)
Sinner–Alcaraz, acte III en trois Grands Chelems ? Ils ne se lâchent plus.
📺 Tout le week-end — Eurosport

🏎️ Formule 1 — Monza
Temple de la vitesse, tifosi en transe : qui ose défier la Scuderia à domicile ?
📺 Dimanche 15h — Canal+

🎬 Docu — Rebelle
Samir Nasri sans filtre : génie, ruptures et franc-parler.
📺 Canal+ • dispo sur myCANAL

Bonne séance !

Kopa

Par Kopa Club

Les derniers articles publiés