Ce que maman, Raiola et 888.com ont en commun

D’un côté, les agents de joueurs, leurs commissions bien placées, leurs montages malins et leurs mères passées pro. De l’autre, les paris sportifs, leur libéralisation forcée, leurs clubs complices et leurs sponsors borderline. Dans les deux cas, le foot n’est jamais bien loin, et l’argent toujours au centre.

Kopa
6 min ⋅ 21/03/2025

🎬 Épisode 13 du Kopa Club, silence, ça tourne !

Cette semaine, on vous parle d’un champion qui s’apprête à casser des mâchoires… à Hollywood. D’un secteur où l’État joue (littéralement) pour gagner. D’un refus à plusieurs millions. Et d’un business de l’ombre qui reste… très en famille.

🎞️ En ouverture, Aurel zoome sur un sportif français qui troque les uppercuts pour les cascades. Croyez-le ou non, Netflix est dans le coup.

🇫🇷 Hugo remonte le fil d’un bras de fer discret mais décisif : quand les paris sportifs ont forcé l’État à changer les règles du jeu… sans jamais lâcher les dés.

💰 Un chiffre à huit zéros, une offre XXL… et un non ferme. Parfois, même les plus gros chèques ne suffisent pas.

👨‍👩‍👦 Et pour finir, Henri s’invite dans les coulisses des transferts, là où les deals se négocient entre proches. Une histoire de pourcentages, de mamans, et de gratins dauphinois.

Alors, prêt(e) pour l’embarquement ? 🚀

🎥 Cyril Gane, du Ring à l’Écran

Ciryl Gane change de cage, mais garde les caméras sur lui. Le poids lourd français de l’UFC troque l’octogone pour un plateau de tournage. Toujours du combat, mais cette fois, sans risque de KO (enfin, pas pour lui). Il fera ses débuts d’acteur dans K.O., une fiction Netflix sur les sports de combat, dispo dès le 6 juin.

Son dernier duel ? Décembre 2024, victoire contre Alexander Volkov. En attendant de remettre les gants, Ciryl explore un autre ring : celui du cinéma.

Misez français : quand l’État déteste perdre, même à domicile

Tout a basculé le 6 juin 2006. Éric Woerth, alors ministre du Budget, prononce une déclaration qui scelle le destin de l’industrie des paris sportifs : "Au nom du principe de réalisme, on s'engage dans une démarche d'ouverture maîtrisée des paris en ligne." Comprendre : On s’est battus comme des lions pour protéger la FDJ et le PMU, mais Bruxelles nous a mis KO.

À l’époque, les paris en ligne, c’était le Far West : illégaux en France, mais largement accessibles via des sites étrangers. Et ces pirates du pari n’avaient pas l’intention de plier. Bwin et Unibet ont dépensé des millions en justice – jusqu’à 10M€ par an pendant 5 ans – pour faire sauter le monopole. Pari risqué, pari gagnant. De leur côté, la FDJ et le PMU, protégés par l’État, arguaient que leur monopole empêchait fraude, criminalité et addiction, les trois fléaux du jeu. On encadre le jeu pour éviter les abus ? Plutôt pour s’assurer que l’addition passe bien à la caisse de l’État.

Quand la France n’a plus eu d’autre choix que d’ouvrir le marché, l’opposition a crié au désastre fiscal : comment compenser les pertes pour l’État ? Pendant que certains s’inquiétaient des recettes publiques, d’autres se frottaient les mains. Stéphane Courbit, flairant le jackpot, prépare déjà son entrée avec Mangas Gaming et le rachat de Betclic. Son ambition ? Obtenir le Graal absolu : une licence française. Mais trop proche du Fouquet’s et des réseaux sarkozystes, il devient l’ennemi des socialistes… qui oubliera commodément le dossier une fois au pouvoir. L’idéologie, c’est bien, mais le business, c’est mieux.

La loi est finalement votée en 2010 et l’ARJEL (devenue ANJ) voit le jour pour encadrer le marché. Taux de retour aux joueurs (TRJ) plafonné à 85 %  (c'est la part des mises redistribuée aux joueurs sous forme de gains, sur 100 € pariés, les opérateurs ne peuvent reverser que 85 € maximum aux parieurs, gardant le reste pour couvrir frais et marges), 7,5 % de taxe sur les mises. Un cadre strict, unique en Europe. Bienvenue dans une industrie où l’on peut jouer librement… tant que l’État reste croupier.

Pendant ce temps, le football français ronge son frein. Les clubs voient les milliards des paris sportifs leur filer sous le nez. Dans les années 90, après des années de négociations, la FDJ accepte enfin de verser 10M de francs par an à la Ligue de Football Professionnel. Une aumône comparée à ce que rapportent les paris. Et puis arrivent les sites en ligne, avec une nouvelle ère : les paris à cote. On mise sur tout : score, buteur, premier carton jaune. Pas de grille, pas de limite. Ces sites ? Interdits en France. La pub ? Aussi. Enfin, en théorie

Ils identifient rapidement la faille : sponsoriser les maillots des clubs français. En 2006-2007, 12 équipes sur 20 affichent fièrement un bookmaker sur leur tunique. Un joli coup, qui fait bondir l’État, actionnaire de la FDJ. Chaque euro parié sur un site étranger, c’est une perte sèche pour ses caisses. Résultat ? Plainte contre les clubs, et arrestation des dirigeants de Bwin, qui pensaient contourner l’interdiction en sponsorisant l’AS Monaco, juridiquement domicilié en Principauté. Mauvaise pioche : le centre d’entraînement du club se trouvant à La Turbie, en territoire français, l’astuce tombe à l’eau.

Dans cette bataille, Olivier Sadran, président du Toulouse FC, joue les rebelles. Son club, sponsorisé par 888.com, se voit interdire l’affichage du site sur son maillot. Réponse du TFC ? Un design provocateur floqué "???.com – censuré". Résultat : un maillot collector, prisé comme un Banksy.

Aujourd’hui, Betclic revendique 9 millions de joueurs. L’industrie est florissante, hyper-régulée, et toujours aussi lucrative. Le football a fini par croquer sa part du gâteau, mais au prix de 25 ans de bras de fer.

Une histoire de pouvoir, de fiscalité, de maillots floqués et d’intérêts bien placés. En somme, un sport à part entière.

Hugo

15 Millions €

C’est la somme astronomique que l’UFC a proposée à Teddy Riner pour disputer trois combats en MMA.

Oui, 15 millions d’euros pour trois combats. Mais le champion français, quintuple médaillé olympique et fort de 11 titres mondiaux, a poliment décliné. « Mon sport, c’est le judo ! » Malgré l’essor du MMA (vous êtes forcément au courant, Henri vous en a parlé la semaine dernière) et les nombreux judokas qui font la transition, Teddy ne veut pas suivre cette voie : « Si je signais là-bas, tout ce que j’ai construit s’envole ». Fier de son parcours (et fierté française), le Guadeloupéen refuse de troquer sa discipline de cœur contre un chèque, aussi généreux soit-il. Le MMA ne l’attire pas, même pour le plaisir : « Je préfère un tennis, un padel ou un golf ». On ne se risquera pas à lui dire le contraire !

Le business des agents reste en famille

L'Équipe de France joue la trêve internationale (qui démarre mal), mais en coulisses, une autre partie se joue : celle des agents. Car si Mbappé court plus vite qu’une rumeur de transfert, qui s’occupe de ses contrats ? De plus en plus, la réponse tient en un mot : maman.

Longtemps dominé par quelques super-agents façon Jorge Mendes et consorts, le métier est en pleine mutation. Désormais, en équipe de France, Kylian Mbappé est géré par sa mère, Fayza Lamari, Antoine Griezmann par sa sœur, Maud, et Adrien Rabiot par sa mère, Véronique. Une tendance lourde qui pose une question simple : pourquoi filer 10 % d’une signature à un inconnu quand on peut les garder en famille ?

Car oui, être agent, c’est un business ultra-rentable. Les commissions d’agents ont explosé en 2023 : 42,2 millions de dollars versés en France, 811 millions d’euros dans le monde. En Premier League, on dépasse allégrement le milliard, un chiffre plus élevé que le total mondial car il inclut aussi les transferts nationaux et les renouvellements de contrat, contrairement aux chiffres de la FIFA qui ne comptabilisent que les transferts internationaux. Pour un agent, les commissions oscillent entre 5 et 10 % du salaire brut ou du montant du transfert.

En 2016, Paul Pogba bat le record du transfert le plus cher de l’époque (105 M€), mais selon Football Leaks, le vrai coup de génie, c’est pour le père spirituel de Zlatan, Mino Raiola : 49 M€ de commission en encaissant chez le vendeur (Juve), l’acheteur (Man U) et le joueur (Pogba). Et comme tout bon numéro 10 de la finance, il a su placer une passe vers les paradis fiscaux. Un montage qui, en 2023, aurait été sifflé hors-jeu par la nouvelle réglementation FIFA. Et tout ça, sans jamais avoir à mouiller le maillot on a rainy night in Stoke.

Du coup, la famille s’organise. Anelka, précurseur du modèle, avait confié sa carrière à ses frères dès les années 2000. Depuis, l’idée a fait des petits : plus de 40 % des joueurs pros français ont un proche qui gère leur carrière de près ou de loin. Un choix affectif ? Peut-être. Un choix stratégique ? Assurément. Dans un marché où les deals se négocient en centaines de millions, mieux vaut que le gâteau reste en interne.

Depuis 2023, la FIFA impose une licence d’agent : examen sélectif, registre centralisé, commissions plafonnées (3 % du salaire ou 10 % du transfert) et interdiction de représenter plusieurs parties. Sur 19 827 demandes reçues entre janvier et décembre 2024, seuls 10 887 candidats se sont présentés à l’examen, pour un taux de réussite de 40,4 %. Mais sur le terrain, les agents non déclarés continuent de fleurir. Preuve que le foot reste plus rapide que les règles censées l’encadrer.

Reste une inconnue : jusqu’où ira la mainmise familiale ? Si l’on suit la tendance, dans quelques années, les centres de formation distribueront des diplômes aux parents avant même de former les joueurs. En attendant, entre un Mendes et une maman Rabiot, le choix est vite fait : autant négocier avec quelqu’un qui peut aussi préparer un bon gratin dauphinois. Business is business, mais la famille, c’est sacré.

Henri

Les rumeurs (presque) trop folles pour être vraies.

  • Conor McGregor président d’Irlande ?
    Après les KO, les plateaux télé et son propre whisky, le voilà en campagne. Une reconversion façon Manny Pacquiao : sénateur aux Philippines, candidat malheureux à la présidentielle en 2022. Même recette, autre ring.

  • Jean-Michel Aulas maire de Lyon ?
    Longtemps reléguée au rang de blague de supporters, l’idée fait son chemin. Après avoir géré l’OL, gérer la voirie ne lui fait visiblement pas peur.

Les Stages et Alternances

⌚ Tag Heuer: Sponsoring & Ambassadors, Stage
Offre
🏟️ Stade de France: Réseaux Sociaux, Stage
Offre
📰 L’Équipe: Assistant Chef de Projet Business Développement, Stage
Offre
🎾 Fédération Francaise de Tennis: Billetterie, Alternance
Offre

Les CDI et CDD

🏋️‍♂️ Technogym: Sales Account Manager (Rhône-Alpes), CDI
Offre
🎟️ France Billet: Responsable Monétisation et Revenus, CDI
Offre
⚽ Fédération Francaise de Football: Chef de Projet E-commerce, CDI
Offre
⚽ Sorare: Product Designer, CDI
Offre

🏛️ Exposition Gratuite Souvenirs Sportifs
Ami(e)s collectionneur(e)s, retrouvez la semaine prochaine une exposition inédite à Paris. La maison de ventes aux enchères Bonhams présentera 55 objets de légende ayant appartenu à des stars du sport (Messi, Maradona, Ali, Jordan, etc.)
24-26 Mars, Paris 8ème

🏎️ Formule 1
Grand-Prix de Chine
Après la victoire de Lando Norris la semaine dernière à Melbourne, c’est à Shanghai que les pilotes se retrouvent. Ce matin, Hamilton a signé la pole position des qualifications pour la course sprint.
📺 Dimanche matin 8h00 - Canal+

⚽ Football
🇫🇷 France - Croatie 🇭🇷
Après une lourde défaite 2-0 hier soir en Croatie, les Bleus n’ont pas d’autre choix que de nous offrir un match exceptionnel ce dimanche.
🎯 Objectif : le Final 4 de la Nations League.
📺 Dimanche soir 20h45 - TF1

Bonne séance !

Kopa

Par Kopa Club

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