D’un côté, l’Hyrox investit le Grand Palais et transforme le sport en spectacle musclé, calibré pour Instagram. Nouvelle discipline, nouvelle hype, nouveaux muscles. De l’autre, Trump relance sa guerre commerciale… et c’est toute l’économie du sport qui serre les dents : droits TV, infrastructures, équipementiers… tout le monde prend son tarif.
🧠 Épisode 18 du Kopa Club
Cette semaine, on vous embarque dans un tour du monde du sport et de ses petits arrangements. Entre corruption bien huilée, influenceurs transpirants, deals en péril et géopolitique à crampons, le sport prouve (encore) qu’il ne se joue jamais uniquement sur le terrain..
⚽ Pour commencer en douceur, Aurel nous emmène en Argentine, où le président d’un club s’est fait rattraper par un pot-de-vin bien placé.
🏋️♂️ Henri déshabille ensuite la nouvelle obsession des urbains ultra-fit : l’Hyrox. Un mélange de sueur et de filtres, à mi-chemin entre CrossFit et Fashion Week.
📺 Puis, comme chaque semaine (on songe à renommer cette newsletter “Droits de la Ligue 1 Hebdo”), on retrouve l’éternel feuilleton LFP – DAZN. Et si on avait enfin trouvé la solution ?
⚽Et pour finir, Hugo se mue en professeur de macroéconomie (bas de gamme) pour analyser les impacts des droits de douanes imposés par un autre “génie” de la macroéconomie sur le sport.
⚽ Un pot-de-vin à 25 000 $ qui secoue le football argentin
Marcelo Moretti, président de San Lorenzo, est au cœur d’un scandale après avoir été filmé en train d’accepter 25 000 $ en liquide de la mère d’un jeune joueur pour faciliter son recrutement. Diffusée en prime time sur El Nueve, la vidéo montre une transaction claire, que Moretti tente de justifier comme un "don au club".
Face à la pression, il annonce prendre un congé, mais un second enregistrement l'accuse d’avoir utilisé 220 000 $ des caisses du club pour faire voyager 30 barras bravas(ces groupes de supporters aussi fervents que violents qui règnent sur les tribunes argentines) en Équateur. Un coup dur pour l’image du football argentin, où la frontière entre sport et business est, une fois de plus, brouillée.
Le marathon des temps modernes
HYROX Airlines. Cette fois, pas de jogging du dimanche. On embarque pour une course calibrée au millimètre, rythmée par rameurs, sled push et burpees réglementaires. Destination : le Grand Palais, Paris.
HYROX est né en 2017 à Hambourg, sous l’impulsion de Christian Toetzke, vétéran de l’événementiel sportif, et Moritz Fürste, triple médaillé olympique de hockey. Leur idée : créer une discipline standardisée, mesurable et globale. Un sport de salle pensé comme un marathon. Huit fois un kilomètre de course, huit exercices fonctionnels à haute intensité. Même programme partout dans le monde, même chronomètre, mêmes douleurs.
Côté business, la progression est spectaculaire. HYROX a démarré avec 650 participants en Allemagne. Huit ans plus tard, ce sont 175 000 athlètes qui ont pris part aux courses de la saison 2023/2024. L’objectif pour 2025 ? 600 000 pratiquants actifs. Une croissance portée par un modèle d’affiliation à la CrossFit : 130 € par mois ou 1 500 € par an pour chaque salle souhaitant proposer l'entraînement officiel. Résultat : de 800 salles affiliées en mars 2023, HYROX en revendique désormais 5 000, réparties dans 83 villes.
Le chiffre d’affaires global est estimé à 100 millions de dollars pour 2025. En France, les 550 salles affiliées génèrent à elles seules plus de 860 000 € par an en licences. Et ce n’est qu’une partie de l’équation. Les frais d’inscription, entre 110 et 150 €, s’ajoutent à une consommation annexe : vêtements techniques, compléments alimentaires, équipements, etc. Le public ? Essentiellement urbain, CSP+, avec 41 % de cadres ou professions intellectuelles chez les participants français.
À l’international, la marque est portée par Upsolut Sports, toujours dirigée par Toetzke. Red Bull, Puma et Amazfit comptent parmi les sponsors majeurs. Le championnat du monde – dernière édition à Nice, prochaine à Chicago – distribue jusqu’à 150 000 $ de prize money, et donne à HYROX l’allure d’une ligue sportive à part entière, structurée et compétitive.
La semaine dernière, Paris accueillait pour la deuxième fois une étape du circuit, cette fois dans le décor symbolique du Grand Palais. Un pari logistique : 9 camions de matériel, 15 000 m² d’installation, plus de 12 000 athlètes réunis sur deux jours, contre 3 500 lors de la première édition. Ouvert à tous les niveaux, l’événement proposait des courses en solo, en duo, homme, femme ou mixte. Et derrière les dossards, une organisation calibrée comme un événement pro : speakers, bénévoles, captation vidéo, partenaires en vitrine.
HYROX, c’est donc un sport, une marque, une expérience. Mais c’est surtout un produit en phase avec son époque. Celle où l’on ne fait plus du sport uniquement pour la santé, mais pour le statut. Où la souffrance physique devient récit, contenu, performance sociale. Et où le corps – entraîné, mesuré, visible – s’impose comme l’un des capitaux les plus valorisés de notre modernité.
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Tirage au sort le 3 mai 2025
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C’est le salaire annuel de Nicolas de Tavernost, fraîchement nommé directeur général de LFP Media. Ancien patron de M6 (et des Girondins de Bordeaux à la grande époque), il débarque avec une mission claire : sortir la Ligue de Football Professionnel du chaos actuel.
Un salaire nettement inférieur à celui qu’il percevait chez M6 – on parle d’1 M€ de fixe, sans les bonus – mais aligné sur la rémunération de son prédécesseur, Benjamin Morel. Un choix stratégique, qui a permis de faire passer sa nomination sans accroc auprès des clubs.
Un renfort de poids, à un moment critique : la menace d’une cessation de paiement de DAZN plane toujours. De Tavernost, fort de son expérience dans les médias et de sa proximité avec Maxime Saada (Canal+), entend rassembler les intérêts divergents des clubs et construire, enfin, une offre audiovisuelle solide, séduisante… et surtout durable.
Trump, épisode 2. Et on ne change pas une équipe qui gagne : casquettes rouges, tweets en majuscules, et bien sûr, tarifs douaniers XXL. Un cocktail patriotique aux conséquences ravageuses. Car en voulant protéger l’Amérique, Trump pourrait bien tuer ce qu’elle chérit le plus : le sport.
(Et, question plus large, mais qui mérite réflexion, à force de mettre l’Amérique en avant, ne court-il pas à sa perte ?)
À l’aube des JO 2028 et de la Coupe du Monde 2026, les États-Unis se préparent à briller. Mais il va falloir financer la fête. Et dans ces cas-là, on fait appel à qui ? Aux sponsors. Et là, ça coince. Audi, par exemple, vient d’arrêter ses exportations vers les USA. La cause ? Les droits de douane. La question devient vite existentielle : pourquoi sponsoriser un événement américain… si vendre sur le sol américain devient prohibitif ?
Deuxième coup de massue : les stades. Trump, le bâtisseur, le promoteur immobilier, est en train de rendre la construction de stades quasi impossible. Ses droits de douane sur l’acier et l’aluminium (+25 %) font exploser les coûts de tous les projets d’infrastructure. Le futur stade NBA d’Oklahoma City ? Le nouveau temple MLB à Las Vegas ? En pause ou à revoir. Quand même les grues se mettent en grève silencieuse, c’est que l’Amérique a un problème.
Et puis il y a la chaîne d’approvisionnement. Nike, Adidas, Puma… tous produisent majoritairement en Chine, au Vietnam ou en Indonésie. Tous touchés par la guerre commerciale. Résultat ? -11 % en bourse pour Nike, -9 % pour Adidas. Le sportswear prend l’eau. Et les hausses de coûts seront, évidemment, répercutées à la caisse. Ballons, maillots, crampons, tout devient plus cher. Et quand le fan trinque, c’est toute l’industrie qui s’enrhume.
Côté Europe ? Les secousses sont moins violentes… mais bien là.
Pour un club comme Manchester United, endetté à hauteur de 650M$ via des prêts libellés en USD, la politique de Trump pourrait coûter très cher : si le dollar monte, la dette grimpe aussi. Et avec elle, le risque de sortir des clous du fair-play financier. Merci qui ?
Autre impact : la capacité du fan à consommer du sport. Moins d’argent dans les poches, c’est moins de billets, moins d’abonnements, moins de merchandising. C’est mathématique. Sauf pour les plus riches, toujours prompts à claquer 3 000 € dans une loge champagne & sushis. Cette clientèle-là ne connaît pas la crise. On appelle ça l’inélasticité du premium.
Le sport européen résiste (encore) grâce à trois amortisseurs : (i) une supply chain plus locale, (ii) des contrats longue durée (droits TV, sponsors), et surtout (iii) une base de fans ultra-fidèle.
Car oui, malgré tout, le sport tient debout. Même quand les marchés vacillent, quand les devises s’effondrent, quand les guerres commerciales claquent comme des coups de sifflet trop secs… le sport, lui, continue. Il résiste aux cycles, aux crises, aux caprices de l’économie mondiale. Comme un dernier bastion du lien collectif dans un monde d’individualisme algorithmique.
Gerry Cardinale (RedBird, propriétaire de l’AC Milan) le dit bien : en 2008 comme en 2020, l’économie tremblait, mais le sport restait debout. Parce qu’il y a, au bout de chaque tribune, de chaque écran, de chaque ligne d’arrivée, un fan. Fidèle. Passionné. Qui paiera toujours pour voir, vibrer, hurler, pleurer.
C’est peut-être ça, la vraie valeur refuge. Pas l’or. Ni le dollar. Mais le frisson d’un but à la 93e.
Hugo
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