Mariage d’élégance, divorce de raison

D’un côté, Chanel s’invite sur la Tamise pour sponsoriser The Boat Race : tradition, excellence, synchronisation parfaite entre rameurs et mouvements horlogers. L’union est fluide, logique, presque poétique. De l’autre, la LFP cherche une porte de sortie avec DAZN. Une séparation qui a du sens, mais qui ne résout rien.

Kopa
5 min ⋅ 18/04/2025

🧠 Épisode 16 du Kopa Club

Entre effort surhumain et tensions palpables, cette semaine, le sport se joue sur tous les terrains.

🎾 En ouverture, Aurel nous fait voyager dans le temps et nous emmène jouer au tennis dans les arènes de Nîmes. Cadre majestueux et réussite commerciale.

🚣 Hugo nous plonge ensuite dans les coulisses du partenariat entre The Boat Race, célèbre course d’aviron opposant Oxford à Cambridge, et Chanel, incontournable maison française du luxe.

🏃 Détour par la capitale pour féliciter tous les participants du Marathon de Paris, et vous livrer quelques chiffres intéressants autour de cette course.

⚽Et pour finir, Henri décrypte les derniers rebondissements du clash opposant la Ligue de Football Professionnelle et DAZN, son diffuseur. Et la stabilité est encore loin pour la Ligue 1.

🎾 Décor antique, Tennis nouvelle génération

Les Arènes de Nîmes ont vibré au rythme de l’UTS Tour les 5 et 6 avril 2025, attirant 20 000 spectateurs en deux jours – un record d'affluence. Porté par une dotation XXL (1 million de dollars), un plateau de stars (Monfils, Ruud, Rublev…) et un format spectaculaire pensé pour le grand public, l’événement a conquis les fans et transformé la ville en mini-festival sportif. Plus qu’un tournoi : une véritable expérience immersive, alliant sport, show… mais pas seulement.

L’impact économique a été immédiat : fréquentation record, commerces boostés, hôtellerie affichant complet. L’UTS a réussi son pari. Nîmes rêve déjà d’une deuxième édition.

The Boat Race : Chanel, aviron et entente (très) cordiale

C’est l’histoire d’une maison de luxe française qui sponsorise la plus british des traditions sportives. Chanel est devenue cette année partenaire de The Boat Race, course mythique entre Oxford et Cambridge, organisée depuis 1829 sur la Tamise, un dimanche d’avril entre deux bourrasques. Résultat ? Victoire de Cambridge, chez les femmes comme chez les hommes, et une première ligne dans l’histoire du sport pour Chanel, désormais "chronométreur officiel" via sa montre J12. Oui, la même qui orne les poignets d’actrices sur tapis rouge, et qui se retrouve désormais dans les starting blocks d’une régate victorienne.

Oubliez le rugby ou Waterloo : pour une fois, la rivalité franco-anglaise est mise de côté. Cent ans après son arrivée sur le sol britannique, Chanel investit dans ce monument national qu’est The Boat Race – 4 miles et 374 yards d’endurance, de sueur et d’eau boueuse entre Putney Bridge et Mortlake. 20 minutes d’effort surhumain. Trois fois la distance d’une course olympique. 200 000 spectateurs sur les berges. 100 millions à la télé. Et 8 rameurs sur chaque bateau, calibrés au millimètre. Un ballet collectif qu’un certain Frédéric Grangié, président de Chanel Montres, compare poétiquement au « swing » – cet instant où les mouvements s’alignent parfaitement – et au battement d’un Calibre 12.1, le mouvement automatique de la J12. Subtil. Très subtil.

Chanel succède à Gemini, plateforme de cryptomonnaie. De la blockchain aux blazers croisés, le virage est net. Et révélateur : on n’est plus là pour parler NFT, mais patrimoine culturel, excellence artisanale et valeurs sportives. Traduction : Chanel se paie un bout d’Angleterre, mais pas n’importe lequel.

Le sponsoring n’a pas été chiffré, mais selon le Financial Times, 500 000 livres ont été reversées aux clubs nautiques d’Oxford et de Cambridge. Loin des montants de la Premier League, certes. Mais assez pour laver les combinaisons et retaper quelques rameurs. Et surtout, assez pour inscrire Chanel dans le paysage d’une compétition où l’exigence physique tutoie l’absurde : 8 000 kcal par jour, 12 entraînements par semaine, réveils à 5h du matin dans la brume et les mains gelées.

Sur les lignes de départ ? 18 nationalités. 6 rameurs olympiques. Et un symbole : la première incursion de Chanel dans le sport. Pourquoi maintenant ? Peut-être parce qu’aucun autre sport ne combine aussi bien tradition, exigence, héritage et mise en scène. Ou peut-être parce qu’en 2025, même les institutions les plus fermées doivent choisir entre modernité ou invisibilité.

La J12 Boat Race, c’est donc l’union improbable d’un double-plat bordé d’éclaboussures et d’un boîtier en céramique noire poli miroir. Oxford contre Cambridge. France contre Angleterre. Aviron contre horlogerie. Et au fond, une seule règle : être parfaitement synchronisé, ou sombrer.

Hugo

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Tirage au sort le 3 mai 2025

57,000

C’est le nombre de participants au Marathon de Paris 2025.

Un record absolu pour l’événement, qui s’impose comme l’un des plus grands marathons du monde, avec New York ou Tokyo. Avec un dossard moyen à 150 €, cela représente plus de 8,5 millions d’euros de chiffre d’affaires rien qu’en inscriptions. Et ce n’est que la surface : sponsors premium (Schneider Electric, ASICS, TCS), salon Run Experience (100 000 visiteurs), merchandising, options payantes…

Bref vous l’aurez compris, Le Marathon de Paris n’est pas qu’une énième piétonisation des rues de Paris, c’est aussi un joli business pour la ville et A.S.O, son organisateur.

Droits TV : quand la Ligue 1 s’éteint

Le foot français va mal, et pas seulement parce qu’il n’a plus de diffuseur. D’abord, c’est l’écart abyssal qui se creuse entre les clubs européens et les autres. Cette saison, le 13e de Ligue 1 va toucher 7 à 8 millions d’euros de droits TV. Brest grâce à se belle prestation en Ligue des Champions, en prendra 55 millions. Une campagne européenne = x10 les revenus TV d’un club du ventre mou. Et encore, on ne parle que de Brest. Imaginez le PSG, Lille ou Lyon. Une ligue à 18 clubs, un championnat à deux vitesses.

Et comme si ça ne suffisait pas, la Ligue 1 risque de disparaître des écrans dans quatre mois.

DAZN, son diffuseur principal, se retire du jeu. L'entreprise britannique avait promis 400 millions d’euros par an. Ils espéraient 1,5 million d’abonnés. Ils en ont eu 500 à 700 000. Résultat : jusqu’à 250 millions d’euros de pertes, et une plainte contre la LFP pour 573 millions. La LFP, elle, a cassé le contrat. DAZN a versé 35 millions en janvier, mais doit encore 140 millions, auxquels s’ajoutent 110 à 125 millions d’euros d’indemnités. Refus de payer, médiation prévue le 30 avril. Et sinon ? Procès.

DAZN avait pourtant proposé un plan B : 150 millions garantis, 300 millions pour la LFP en cas de succès, et un split 50/50 au-delà. Un deal plus souple, qui aurait corrigé un des défauts majeurs du contrat : la Ligue n’avait aucun intérêt à aider DAZN à vendre son produit. Ni les clubs, ni les réseaux, ni les coulisses. DAZN se plaignait aussi de n’avoir quasi aucun accès backstage. Pas d’images dans les vestiaires, pas de contenu exclusif, pas de documentaire. Un produit à 400 patates, livré sans sel, sans sauce, sans ketchup.

Et maintenant ? Aucun repreneur à l’horizon. Canal+ est encore vexé. beIN est frileux. Amazon a disparu. Résultat : la Ligue 1 pourrait commencer la saison 2024-2025 dans le noir total. Et pour les clubs, pas de diffuseur = pas de cash. Les droits TV représentent jusqu’à 75 % des revenus hors transferts. Autant dire qu’on est au bord du gouffre.

La LFP envisage donc de créer sa propre chaîne, avec 55 millions d’euros de coûts de production à sa charge, et l’espoir d’un diffuseur. Peut-être Canal+, via son vieux copain Nicolas de Tavernost, missionné pour sauver les meubles. L’idée est bonne, mais rien ne sera prêt à temps.

Le paradoxe ? Le produit n’a jamais été aussi bon : le PSG en demi de C1, Lyon qui renaît. Mais personne pour le montrer. Prochain round : 30 avril. En attendant, la Ligue 1 avance dans le noir, divisée, fauchée, et sans garantie de rallumer la lumière.

Henri

Les Stages et Alternances

📺 L’Équipe: Analyste des ventes, Stage
Offre
🎾 SportFive: Business Performance, Stage
Offre
🏉 Fédération Française de Rugby: Assistant commercial (H/F), Stage
Offre
⚽ OC Sport: Assistant.e partenariat sportif et hospitalité, Stage
Offre

Les CDI et CDD

📺 Bein Sport: Commercial(e) Digital (H/F), CDI
Offre
⚽ PSG: Data Engineer, CDI
Offre
👟 Nike: Brand Creative, CDI
Offre
⚽ AS Monaco: Community Manager, CDI
Offre

🎞️ Documentaire
La Promesse
Sacré "Révélation de l’année 2023" par l’ATP, Arthur Fils s’est imposé à seulement 19 ans comme le plus jeune membre du top 50 mondial. Mais comment Fils est-il devenu aussi discrètement la figure montante du tennis français ?
📺 Canal+

🏎️ Formule 1
Grand-Prix d’Arabie Saoudite
Partira, partira pas ? C’est la question du paddock cette semaine. Verstappen vit-il sa dernière saison chez RedBull ?
📺 Dimanche 19h00 - Canal+

🏉 Rugby
Stade Francais - Stade Toulousain
Le leader Toulouse se déplace à Jean Bouin pour le classique de notre enfance. Faux pas interdit pour le Stade.
📺 Dimanche 21h05 - Canal +

Bonne séance !

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Par Kopa Club

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