Des tatamis municipaux aux clubs de padel chic, le sport dit beaucoup de nos classes sociales. Entre entre-soi, gentrification et boxe comme exutoire, c’est une cartographie sociale des terrains. Pendant ce temps, Paris joue sa finale. Pas pour briller, mais pour exister, enfin, en équipe. Deux mondes, une passion, un même terrain : le réel.
🧠 Épisode 23 du Kopa Club
Cette semaine, on passe des dojos municipaux à la pelouse de l’Allianz Arena. Deux visions du sport, deux réalités sociales, un même besoin de collectif.
🥊 Henri pose la question qui pique : le sport de gauche existe-t-il encore ? Boxe, padel, escalade, foot de quartier… Tour d’horizon d’un terrain devenu miroir des inégalités.
⚽ Hugo signe une déclaration d’amour au PSG version 2025. Moins de stars, plus de jeu. Moins d’ego, plus d’équipe. Peut-être, enfin, l’année du sacre.
🍷 Et pendant ce temps, l’UBB décroche sa première étoile européenne. Pas de folie des grandeurs, mais un modèle rentable. Grand Cru bordelais.
💸 Le chiffre de la semaine ? Un nouveau record pour Roland-Garros. La terre battue n’a jamais autant rapporté.

Pour la première fois de son histoire, l’Union Bordeaux Bègles remporte la Champions Cup de Rugby après sa victoire 28-20 face à Northampton samedi dernier. Un exploit historique et un grand ouf de soulagement pour son président. Car financièrement, cette victoire permet au club de finir dans le vert une troisième année consécutive.
Les sponsors restent, les partenaires signent, et le club peut souffler (et trinquer). L'UBB Grand Cru ne vous parle pas ? Ce sont partenaires du club et acteurs de la filière viti-vinicole girondine, toujours au rendez-vous malgré un secteur qui ne cesse de dégringoler.
Business first, UBB juste après.
Le sport ne ment jamais : il classe
Il fut un temps où la boxe sentait la sueur, le sang et le prolétariat. Où le football se jouait dans la boue, sur des terrains vagues et avec les filets rafistolés par une grand-mère bénévole du quartier. Et puis il y a eu le padel. Et le mur d'escalade / coworking. Et les tapis Liforme à 140 € la séance de yoga flow. Du coup, question simple : est-ce qu’il existe encore un sport de gauche ?
En 2023, 88 % des diplômés du supérieur pratiquaient une activité sportive contre seulement 60 % des personnes sans bac. Même mécanique pour le niveau de vie : 82 % des plus aisés sont sportifs contre 59 % des plus modestes (Observatoir des inégalités)
Autrement dit : pour courir, encore faut-il avoir le temps, les genoux, et des Hoka dernière génération. Comme le dit Bourdieu, « Le sport est un des terrains par excellence de l’affirmation symbolique des différences », le sport est un révélateur social plus qu’un grand unificateur républicain : on ne choisit pas une discipline au hasard, mais en fonction de ses codes, de son entre-soi, et... de son portefeuille. (Questions de sociologie, 1984)
Le foot de quartier, sport populaire par excellence, reste l’un des rares bastions transclasses. Mais même là, les logiques changent. Le club de Bondy, ancien incubateur de Mbappé, croule sous les sollicitations médiatiques pendant que les centres de formation privés facturent des stages à 800 balles la semaine. De l'autre côté du spectre, la boxe, exutoire social historique, est aujourd’hui défendue comme un acte de résistance politique, à l’image du docu de Selim Derkaoui qui en fait un miroir de la lutte des classes et des colères urbaines.
Mais alors quid de l’escalade ? Sport de montagne, donc historiquement rural et... bourgeois. Sauf que sa version indoor cartonne à Paris chez les trentenaires CSP+ qui viennent "grimper entre deux Zoom". Un article très sérieux parle de gentrification verticale : une falaise sociale qui, elle aussi, se grimpe à la corde. Quant au padel, ce mix étrange entre tennis et apéro chic, il fait florès dans les clubs privés, où l’accession au terrain vaut plus cher qu’une place en Ligue 2.
Bref, le sport ne fait pas que refléter les classes sociales : il les entretient, les délimite, voire les réinvente. Un ouvrier boxe, un cadre fait du squash, un jeune diplômé s’inscrit à un semi-marathon sponsorisé par Garmin. Ce n’est pas qu’un choix de pratique : c’est une signature sociale.
Alors, le sport de gauche existe-t-il encore ? Peut-être. Il s’infiltre là où on l’attend le moins. Dans une salle municipale de judo, un tournoi de foot entre collègues ou un run collectif improvisé un dimanche matin. Pas bankable, pas instagrammable. Mais étonnamment vivant !
C’est le prize money que toucheront les vainqueurs de Roland-Garros 2025, un record pour le tournoi parisien.
La dotation totale grimpe à 56,35 millions d’euros, soit une hausse de 5% par rapport à 2024. Tous les tours sont revalorisés : 78 000 € en cas de défaite au premier tour et 21 000 € en qualifications.
Une augmentation saluée mais insuffisante selon les joueurs du top 20 mondial. Oui, ces derniers continuent de pousser pour une meilleure répartition des revenus face aux bénéfices toujours plus élevés des tournois du Grand Chelem. Direction les 3M€ en 2026 ?
À une victoire de l’éternité
Demain, 23h. Une date, une heure, un frisson. Un rendez-vous avec l’Histoire. La vraie. Celle qu’on n’écrit pas avec 11 titres de champion sur 14 possibles ou de budgets colossaux, mais à la sueur des demi-finales et à la lumière des soirs européens.
Le Paris Saint-Germain s’apprête à disputer sa deuxième finale de Ligue des Champions. Cinq ans après Lisbonne, un monde plus tard. Cette fois, ce n’est pas une superstar qui illumine l’affiche, c’est un collectif. Une équipe. Enfin.
Car cette saison, Paris a fait bien plus que gagner. Il a convaincu. Séduit. Emballé l’Europe. Et Dieu sait qu’elle était difficile à charmer. Pendant plus d’une décennie, le PSG a empilé les stars comme on aligne des Panini dorés. Zlatan, Neymar, Messi, Mbappé. Mais les affiches ne font pas les épopées. Au soir d’une énième élimination contre l’Atlético Madrid (2-1, cruel), tout semblait encore perdu. Et pourtant.
Sous l’impulsion de Luis Enrique, le club a opéré sa mue. Exit l’individualisme, place à la partition collective. Le ballon circule, la ligne presse, les tacles claquent. Paris est devenu un bloc, une idée, un mouvement. Et c’est là que réside le miracle.
Une rigueur dans le jeu, une générosité dans l’effort. Le PSG version 2025 attaque ensemble, défend ensemble, gagne ensemble. Ousmane Dembélé, longtemps moqué pour son manque de finition, est devenu clinique dans le dernier geste. Doué, révélation de la saison, est le symbole de cette alchimie. Et Luis Campos, dans son costume d’homme de l’ombre, a recruté une armée de jeunes soldats (24 ans de moyenne d’âge), taillée pour durer. Même les départs de Kolo Muani ou Asensio sont devenus des choix logiques.
Ils seront 18 000 à Munich. 38 000 au Parc. Et des millions à travers la France à rêver d’un sacre. Non pas pour enterrer Lisbonne ou Barcelone, mais pour faire la paix avec eux. Pour offrir à Pastore, Thiago Silva ou Cavani la fin qu’ils méritaient.
Face à eux, l’Inter Milan. Une autre planète. Une autre époque. Un club solide, réaliste, économique. Un jeu lent, parfois rugueux, mais diablement efficace. Un budget serré, une exécution chirurgicale.
Le contraste est total. L’obsession de la gagne contre la quête du beau.
Mais demain, sur la pelouse de l’Allianz Arena, pleine à craquer, pas comme à Lisbonne, ces chiffres ne compteront plus. Seules les émotions subsisteront. Et le foot, dans toute sa vérité.
Ce PSG n’est plus un jouet de luxe. C’est un monument en construction. Une équipe qui fait honneur à ses anciens, qui donne du sens à son parcours, qui fait vibrer les sceptiques.
Un soir, un match, une étoile. Et peut-être, enfin, l’éternité.
Hugo
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Finale de la Ligue des Champions
On y est. Pas besoin de teaser, Hugo vous offre sa plume.
📺 Samedi 21h, M6
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Grand-Prix de Barcelone
Après un Grand-Prix de Monaco très décevant, le Kopa Club redonne sa confiance à la F1 pour son dimanche après-midi. Dernière chance
📺 Dimanche 15h Canal+.
🔥 Cyclisme
Giro D’Italia
Avant dernière et dernière étape ce weekend. Qui portera le maillot rose ce dimanche ?
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Bonne séance !