Pauline Ferrand-Prévot, été d’ivresse et preuve que le cyclisme féminin est bankable. Ligue 1+, bouée de sauvetage dans une mer de dettes. D’un côté, audiences record… et primes au ras du bitume ; de l'autre, une plateforme qui réinvente la L1 et freine le piratage. Même question au bout du fil : si le public est là, quand partage-t-on la valeur ?
📌 Épisode 32 du Kopa Club
Kopa rechausse ses crampons, bronzé mais affûté !
Cette semaine, entre un champion qui retrouve un baquet, une Française qui électrise tout un pays, Roland-Garros qui empile les millions et une Ligue 1 qui réussit son coup, la rentrée promet d’être sportive.
🏎 Aurél raconte le come-back de Bottas en F1 avec Cadillac dès 2026.
🚴♀️ Henri décrypte le sacre de Pauline Ferrand-Prévot et l’explosion des audiences du Tour.
🎾 Puis on parle des comptes : Roland-Garros 2025 bat un record de sponsoring.
⚽️ Hugo analyse le lancement (réussi !) de Ligue 1+, la nouvelle chaîne de la LFP.
Valtteri Bottas revient en 2026 sous les couleurs Cadillac… et il ne vient pas seul : Sergio Pérez l’accompagne. La jeune garde attendra, l’Amérique aussi. Plutôt qu’un pari patriote, la onzième équipe de la grille choisit le kilométrage : 35 ans chacun (36 pour Bottas en 2026), 527 départs cumulés, 16 victoires à eux deux. Deux ex-lieutenants de Hamilton et Verstappen pour poser des rails plus que des pole positions.
Logique : pour une saison 1, Cadillac veut de la méthode. Bottas prévient que ce sera « difficile », Pérez parle « vitesse de progression » : la feuille de route est claire, pas de drama, du team player. Côté chéquier, GM et TWG Global paient l’entrée : 450 M$ (dont ~28 M$ redistribués à chaque écurie existante). Le message est aussi net que la moustache de Valtteri : on achète du temps, de l’expérience, et un démarrage sans casse.
Août 2025, en pleine période de chassé-croisé estival, une Française a réveillé tout un pays : Pauline Ferrand-Prévot a remporté le Tour de France Femmes. La première depuis Jeannie Longo en 1989. Mieux que les feux d’artifice du 14 juillet, sa victoire est devenue le vrai souvenir marquant des vacances.
Le sport, c’est des jambes. Mais le business, c’est des yeux.
Là, les chiffres sont vertigineux : près de 26 millions de Français ont regardé au moins une minute du Tour, soit 7 millions de plus qu’en 2024. La dernière étape a culminé à 7,7 millions de téléspectateurs, davantage que certains débat présidentiels. Et en moyenne sur la semaine ? 2,7 millions de curieux, avec une part d’audience de 31 %. Sur les réseaux, 34 millions de vidéos vues, six fois plus que l’an dernier. Conclusion : le cyclisme féminin n’est plus un pari, c’est un produit média bankable.
À 33 ans, PFP était déjà une légende vivante : douze titres mondiaux répartis entre la route, le VTT, le cyclo-cross et le gravel ; l’équivalent de Nadal aux commandes d’un double mixte et qui se mettrait à gagner l’UTMB de ce week-end.
Mais son sacre sur les Champs-Élysées la projette dans une autre sphère : cote marketing en explosion, équipementiers en rang, la Fédération caresse l’idée d’un “effet Zidane au féminin” (formule empruntée au président de la FFC), et certaines marques réalisent enfin qu’il existe autre chose que le foot masculin saturé.
Côté cash, le progrès est réel mais reste choquant : Ferrand-Prévot repart avec 50 000 € de prime (contre 500 000 € pour Pogacar). Son équipe Visma encaisse 76 000 €, quand la moins bien lotie s’en sort avec… 290 €.
ASO, l’organisateur, rappelle qu’il y a un “modèle économique adapté à un Tour de 9 jours”, ce qui est vrai, mais derrière les feux d’artifice, l’écart est abyssal. Pour ASO, c’est jackpot : droits TV en hausse, nouveaux sponsors, retombées touristiques dans les villes-étapes. Même la SNCF (partenaire officiel) a su transformer ses retards en storytelling malin avec le slogan viral « Toujours à l’heure derrière Pauline ».
Alors, sommes-nous entrés dans l’âge d’or du cyclisme féminin ? Peut-être bien. Audiences record, héroïnes sous les projecteurs, dramaturgie assumée. Mais comme le rappelle PFP elle-même, malgré une carrière hors norme, elle a souvent dû courir après les budgets.
La France s’est offert une championne et un été d’émotion partagée. Reste à savoir si cette victoire ouvre une nouvelle ère… ou si elle finira rangée dans l’album des étés passés, entre victoire de l’Eurovision et canicule record.
Henri
Ce sont les recettes sponsoring de Roland-Garros 2025. Un record, selon GlobalData.
Avec 22 partenaires, dont BNP Paribas (près de 20 M$/an depuis plus de 50 ans), le tournoi n’a même pas eu besoin de nouveaux entrants pour faire tomber son précédent record. La hausse atteint 2,35 M$ par rapport à 2024, preuve que Roland-Garros reste une machine commerciale toujours plus puissante. Et l’arrivée potentielle de nouveaux sponsors en 2026 pourrait bien repousser encore la barre.
2025 restera décidément une année à part pour Roland-Garros… et pour l’équipe de Kopa Club, qui fétait sa toute première accréditation presse.
Coïncidence ? Certainement pas.
Pour les amoureux du foot français, vous n’avez pas pu louper le lancement réussi de Ligue 1+, la chaîne de la LFP. Oui, réussi. Image propre, appli qui tient la charge, émissions qui respirent : pour un produit monté en urgence, c’est presque un petit miracle français.
Rappel du contexte : le feuilleton Canal+ a traîné tout l’été. Beaucoup espéraient le chevalier noir pour « sauver » la L1. Il n’est pas venu. Il a donc fallu se réinventer. À marche forcée. Et, pour une fois, l’impro ressemble à un plan.
Le décor économique, lui, reste cataclysmique. En additionnant droits domestiques résiduels et internationaux, on arrive à grosso modo 334 M€. On retranche taxes, frais, dettes, CVC, aides… il reste des miettes à partager. Bref : sans cash, pas de compétition crédible. Dans ce ciel bas, Ligue 1+ fait office de rayon de soleil. Pas une solution magique ; un début de réponse.
La stratégie, côté distribution, tient en deux mots : hyper présence. La LFP a choisi l’omnicanal (opérateurs, appli, web) quitte à s’arracher quelques cheveux. Résultat : un week-end de lancement à ~600 000 abonnés, soit l’équivalent de ce que DAZN a mis un an à récolter. Côté prix, l’offre d’essai à 9,99 € les trois premiers mois (avec engagement) cible juste : c’est moins cher qu’un resto, et c’est un anti-piratage pragmatique, après les 150 000 spectateurs clandestins sur Telegram pour Le Havre–PSG l’an dernier. Message reçu : mieux vaut s’abonner que se cacher.
Côté éditorial, on sent la patte Tavernost, retour d’une figure du PAF que le foot connaît bien. Le pitch est simple : ouvrir les portes et incarner le feuilleton. Arbitres sonorisés, vestiaires, échauffements, accès terrain, et bientôt la connexion de toutes les caméras du stade aux réseaux pour pousser des angles inédits. La L1 veut redevenir regardable et récitable. Mieux : la LFP lance avec Gulli une émission kids partagée entre la chaîne et la plateforme. On fabrique des fans tôt, là où ils sont. Stratégique.
Derrière, il y a une idée qui dépasse la technique : prendre un abonnement à Ligue 1+ ressemble à un acte collectif. On ne paye pas seulement pour un flux ; on participe à la remise à flot d’un championnat qui a compris, enfin, qu’il devait raconter ses clubs, créer des personnages, ouvrir ses coulisses. Le public l’a senti : « c’est notre chaîne », résume Tavernost. Et cela change tout.
Ne nous emballons pas : les « beaux jours » ne reviennent pas parce qu’on a une appli fluide, un prix d’appel malin et deux micros dans une salle d’arbitres. La L1 reste fragile, financièrement comme sportivement. Mais la trajectoire paraît juste : hyper-distribution, contenus pensés pour 2025, pédagogie anti-piratage, et un ton moins compassé. Ajoutez des partenaires de prod (Mediawan) qui savent livrer sous pression, et vous obtenez une base solide.
On a longtemps reproché au foot français de subir le marché. Cette fois, il agit. Si Canal+ revient demain, très bien. En attendant, Ligue 1+ a donné au championnat ce qui lui manquait : un outil, une voix, et l’envie, rare, de cliquer « s’abonner » sans maugréer. Pour un pays qui sait râler mieux que cadrer, c’est déjà une très bonne nouvelle.
Hugo
⚽ PSG
Assistant Web marketing (H/F), Stage
🎾 Fédération Francaise de Tennis:
Marketing Stratégique, Alternance
🏟️ LFP
Assistant Chef de projet social média (H/F), Stage
⚽ Sportfive
Commercial(e) Sponsoring, Stage
⚽ Fédération Francaise de Football:
Chef de Projet Marque et Promotion, CDI
🏃♀️ Nutripure
Chef de Produit, Marketing & Développement (Sport & Santé), CDI
⚽ Paris Saint Germain
Sponsorship Account Manager, CDI
🎾 Fédération Francaise de Tennis:
Media Rights Manager, CDI
🎾 Tennis
US Open 🇺🇸, 3eme Tour
Carlos Alcaraz et sa nouvelle coupe pourraient bien voler la vedette aux Français, pourtant plutôt performants cette année.
📺 Tout le weekend, Eurosport
🏎️ Formule 1
Grand Prix des Pays Bas
📺 Dimanche 15h, Canal +
⛵️ Voile
François Gabart, ce n’est pas qu’un marin. Le docu qui lui est consacré montre les coulisses de MerConcept : de la conception des trimarans futuristes à la gestion RH et aux deals sponsors. Du sport business à l’état pur.
📺 “Quand gagner ne suffit plus” sur Canal +
Bonne séance !