KO, tiercé gagnant, et pluie de billets

D’un côté, le PMU, ses comptoirs fatigués, ses habitués qui misent gros et ses canassons qui ne gagnent jamais quand il faut. De l’autre, le MMA, sa montée en puissance, ses champions taillés pour le show et son business à coups de millions. L’un tente de prouver qu’il n’est pas un vestige du passé, l’autre qu’il est plus qu’un simple défouloir.

Kopa
7 min ⋅ 14/03/2025

✈️ Bienvenue à bord de Kopa Airlines, vol n°12 !

Attachez vos ceintures et embarquez avec le Kopa Club pour un tour d’horizon sportif et business !

🏁 Petit caf’ et on attaque les discussions salariales ? Pour Aurel, c’était vendredi dernier. Pour Leclerc ce sera sûrement dès ce weekend. Départ de la saison de F1 ce dimanche en Australie et Kopa vous donne quelques infos sur les salaires chez Ferrari

👊 Dans le premier virage, Henri vous plonge dans le MMA, ce sport brutal devenu machine à cash. Des combats autrefois jugés dégradants aux records de pay-per-view, qui profite vraiment de cette hype ?

Dans la chicane, et pour le bonheur des supporters parisiens, on parle de Ligue des Champions. Et des retombées économiques qui accompagnent la qualification en quart de finale. Et quid d’une victoire finale ?

🐎 Dans la dernière ligne droite, Hugo s'intéresse à un centenaire, un pilier de bar, qui faiblit mais qui ne rompt pas encore. J'ai nommé le Pari Mutuel Urbain, cette tradition française qui tente de se réinventer.

Cette semaine, on envoie du lourd !

Alors, prêt(e) pour l’embarquement ? 🚀

Montez le salaire et rendez-vous au premier virage !

Lewis Hamilton et Charles Leclerc, coéquipiers chez Ferrari, entament leur première saison ensemble sous les couleurs de la Scuderia, avec un écart de salaire aussi immense que leur talent sur piste. Selon Forbes, Hamilton toucherait 58M€ par saison, soit plus du double des 26M€ de son coéquipier monégasque.

Reste à voir si Hamilton confirmera sa supériorité en course. Une chose est sûre, il a été impressionné par la préparation de son coéquipier cet hiver : "Un gamin qui travaille dur", a-t-il déclaré. Le stagiaire Leclerc va-t-il dépasser le maître Hamilton ? Réponse ce week-end à Melbourne.

MMA : baston, business et billets verts

Les Américains ont toujours eu un faible pour les bastons de saloon et les sports de contact. Mais en 1993, ils ont poussé le concept à son paroxysme avec la création de l'Ultimate Fighting Championship (UFC) : un octogone, deux combattants, et une seule règle – qu'il n'y en ait pas. L'objectif affiché ? Déterminer quel art martial était le plus efficace. L'objectif réel ? Faire du bruit et du cash. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça a fonctionné. Sous la houlette de Dana White, l'UFC est devenue une machine à dollars, générant des revenus colossaux et s'imposant comme la référence mondiale du MMA ; c’est 755 millions de dollars d’EBITDA en 2023.

Qui est le fighter ultime ? Un Mohamed Ali sur un ring, un Teddy Riner au sol ? Chaque discipline a ses champions, chaque pays ses spécialistes : les lutteurs du Daghestan, les guerriers du type Benoît Saint-Denis. La force du MMA, c’est qu’il tente de répondre à cette question existentielle : qui est vraiment le plus fort ? Et à grands coups de KO et de contrats en or, la question continue d’alimenter le spectacle.

Mais avant d’arriver là, il a fallu se battre. Boudé par les chaînes de télé, interdit dans plusieurs États américains pour sa violence perçue, le MMA a dû se frayer un chemin à coups de poings et de stratégies marketing bien senties. Aujourd'hui, Conor McGregor est une véritable marque à lui tout seul et les combats se vendent (souvent) en pay-per-view (PPV) à des tarifs exorbitants. Un seul combat avoir à la clef 39 millions de dollars en prize money. De la baston rentable.

Selon le secrétaire d’État chargé des Sports, Thierry Braillard, en 2015, le MMA portait "atteinte à la dignité humaine" et ressemblait plus à un "jeu du cirque qu'à une activité sportive". En 2011, Jean-Luc Rouge, président de la Fédération française de judo, considérait la discipline comme "dégradante" et tout droit sortie des jeux vidéo. C’est peu dire que l’Hexagone n’était pas prêt.

Puis, en juin 2019, le Ministère des Sports retourne sa veste et reconnaît le MMA en tant que discipline sportive. Objectif : légitimer une pratique déjà bien implantée et capter son potentiel économique. La Fédération française de boxe rafle la mise et devient le tuteur officiel du MMA en France. Depuis, structuration, formation, anti-dopage, ligues officielles, tout s'organise à vitesse grand V.

Et là, explosion. +300 % d’inscriptions dans les clubs, 60 000 licenciés, une génération de combattants qui émerge. L'UFC pose ses valises à Paris en 2022, remplissant l'Accor Arena et confirmant que la France était prête à monter dans la cage. Le spectacle est rodé : trashtalk savamment dosé, communication millimétrée sur les réseaux sociaux, mise en scène de rivalités qui transforment chaque combat en superproduction hollywoodienne.

Pourquoi ce succès ? Parce que le MMA joue sur quelque chose d’archaïque. Il y a ce mythe du combattant ultime : un sport où l'on cherche à réunir toutes les compétences pour désigner le meilleur. Ce n’est pas du foot avec ses fautes techniques ni du rugby avec ses protocoles. C’est du combat pur. Une confrontation directe qui nous ramène aux arènes romaines. Avant, on applaudissait des gladiateurs qui s'affrontaient pour divertir Néron. Aujourd'hui, on mate des mecs qui s’envoient des high kicks dans la mâchoire jusqu'au KO, et on trouve ça fascinant. Et ce n’est pas fini : bientôt, les combattants français pourront enfin bénéficier du statut officiel de sportifs de haut niveau.

Mais est-ce vraiment un progrès ?

Le MMA canalise sans doute une violence qui pourrait s’exprimer autrement. Oui, les règles existent et s’améliorent pour protéger les combattants. Mais au final, on reste face à un sport dont l’essence repose sur le choc, l’affrontement, la démonstration de force. Pas de passes millimétrées, pas de stratégies collectives complexes, juste un combat pur. Est-ce une avancée ou un retour en arrière ? Peut-être que la vraie beauté d’un sport ne réside pas dans l’absence de règles, mais bien dans celles qui lui donnent son cadre et en font une discipline.

En attendant, le MMA continue son ascension. Et nous, on continue de regarder.

Henri

12.5 M€

C’est la prime remportée par le PSG après sa qualification en quarts de finale de la Ligue des champions. Une série de tirs au buts en or donc, pendant laquelle Paris a marqué 4 fois, soit 3.125 M€ le tir au but.

Grâce aux droits TV versés par Canal+ en France, le PSG avait déjà sécurisé 63.4M€ avant même de débuter la compétition, devançant des géants comme le Bayern, le Real Madrid ou Liverpool. Avec les primes de participation (18.6M€), le classement sur cinq ans et les droits TV (33.7M€), ainsi que l’historique sportif (11.1M€), Paris affichait un pactole de 80.9M€ dès les barrages. En ajoutant les qualifications en huitièmes (11M€) et en quarts (12.5 M€), le total grimpe déjà à 104.5M€.Et la cagnotte pourrait encore grossir : 15M€ en cas de demi-finale, puis 25M€ pour le titre.

Au total, le PSG pourrait rafler jusqu’à 144.5 M€ sur cette campagne européenne. 💰

PMU : du comptoir en zinc à la Tech company

Deux réalités, un seul nom : le PMU. D’un côté, cœur battant de la tradition et de la convivialité, de l’autre, un symbole d’excès et d’addiction. Un reflet saisissant de la diversité et des contradictions de notre société. Pourtant, les bars et cafés PMU, véritables bastions de la socialisation en France, sont bien plus que de simples comptoirs en zinc où l’on valide un ticket entre deux cafés allongés. Au Royaume-Uni, on s’assoit au pub pour boire une pinte, en France, on commande un petit ballon au PMU. Ici, on l’appelle le bar-tabac, le café ou encore le rade. Transformer cette dualité en perception positive, c’est tout l’enjeu du virage stratégique engagé par l’opérateur historique.

Si vous imaginez le PMU comme une scène tout droit sortie d'un film de Scorsese – un parieur en imper froissé misant ses derniers centimes sur un canasson improbable – vous n’êtes pas loin de la vérité. Mais derrière les effluves de café serré et les bulletins de jeu chiffonnés, l’opérateur historique des paris hippiques joue aujourd’hui une toute autre course : celle de sa survie dans un univers devenu ultra-concurrentiel.

À la barre de cette révolution, Emmanuelle Malecaze-Doublet. Première femme à diriger cette institution centenaire, passée par McKinsey avant d’intégrer l’entreprise en 2018, elle a été promue à la tête du PMU en juillet 2022, en pleine tempête. Car 2024 n’a pas été tendre avec le PMU : les enjeux en France ont reculé de 2 %, à 9,8Mds€, dans un contexte de tension sur le pouvoir d’achat et d’arbitrage budgétaire des joueurs. Pas franchement l’idéal quand il faut séduire un nouveau public. D’autant que le nombre de parieurs a été divisé par deux en quinze ans, passant de 6 millions à 3 millions. Un sérieux coup de frein pour une entreprise dont le modèle repose sur la mutualisation des mises.

Car oui, le Pari Mutuel Urbain, ce n’est pas qu’un nom. C’est un groupement d’intérêt économique (GIE) qui a l’obligation de redistribuer ses gains pour faire vivre la filière hippique. Concrètement, sur les 9,8Mds€ misés, les trois quarts sont directement reversés aux parieurs. Il faut ensuite déduire les frais de fonctionnement et environ 800M€ de taxes versées à l’État. Résultat net : 835M€, partagés entre France Galop et LeTrot, qui organisent les courses et financent toute la filière. Sans ces revenus, les hippodromes ne tiendraient pas longtemps.

Depuis la libéralisation des paris en ligne, le PMU a vu son monopole s’effriter. Face à des acteurs comme la FDJ, Winamax et Betclic, qui raflent les mises sur les paris sportifs et le poker, il faut réagir. Résultat : un virage stratégique ambitieux.

D’abord, une restructuration interne avec une réduction du nombre de collaborateurs (de 1 400 à 1 000) et un investissement massif dans les points de vente, qui atteignent désormais un record de 14 200 en France. Ensuite, une refonte de l’offre avec un calendrier de courses stabilisé (une course toutes les 17 minutes) et une nouvelle identité de marque, recentrée sur la convivialité et l’authenticité. Car oui, les bars PMU ne sont pas que des lieux de paris, ils sont aussi des lieux de lien social, notamment en milieu rural.

Autre enjeu : attirer un public plus jeune. Aujourd’hui, le client type est un homme de 50 ans. Pour rajeunir sa base de joueurs, le PMU a lancé les Jeuxdi de Longchamp, organisés par France Galop, font partie des initiatives mises en place pour attirer un public plus jeune, avec des soirées festives dans l’hippodrome animées par des DJ et des événements dédiés. Ce repositionnement, combiné à d’autres efforts de modernisation et de promotion, a contribué à une hausse de fréquentation de 17 %, atteignant 2,1 millions de spectateurs en 2023.

Et comme toute entreprise qui se respecte en 2025, le PMU veut désormais se positionner comme une tech company. Ses infrastructures doivent gérer jusqu’à 2 000 transactions par seconde dans les dernières minutes avant une course. Un enjeu clé pour maintenir l’engagement des parieurs et fluidifier l’expérience digitale. Mais l’avenir passe aussi par l’international : la France est le troisième marché mondial des paris hippiques derrière le Japon et Hong Kong, et le PMU s’appuie sur des partenariats à l’étranger qui ont généré 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Un vrai relais de croissance.

Et si la législation devenait un allié inattendu ? Le cadre légal du PMU date de 1891, une époque où personne n’imaginait que les courses de chevaux devraient rivaliser avec le poker en ligne et les paris sur le foot. Mais le projet de loi de finances 2025 pourrait lui donner un coup de pouce : il inclut une mesure aussi étrange que potentiellement lucrative : parier sur des courses déjà courues. C'est le nouveau pari du PMU. Le joueur choisit une course passée (jusqu'à 15 ans en arrière), mais pas son cheval. Un algorithme désigne pour lui un gagnant au hasard parmi des millions de données stockées dans les serveurs. Vous trouvez ça absurde ? Nous aussi. Mais l'argent n'a jamais eu besoin de logique. Une façon d’augmenter le volume de paris et d’étendre le jeu sur toute la journée. Et, si l’ouverture des casinos en ligne se concrétise, le PMU pourrait bien avoir trouvé son nouvel eldorado.

Hugo

Les Stages et Alternances

⚽ AS Monaco: Marketing, Stage
Offre
⚽ OM: Relation Client B2B, Stage
Offre
🏀 Fédération Francaise de Basketball: Assistant Développement 3×3, Stage
Offre
🎾 Fédération Francaise de Tennis: Billetterie, Alternance
Offre

Les CDI et CDD

⚽ OM: Chef de Projet Digital, CDI
Offre
🪽 Red Bull: Country Sport Manager, CDI
Offre
📺 BeinSport: Chef de Projet, CDI
Offre
🐎 Fédération Francaise d’Équitation: Directeur Financier et Administratif, CDI
Offre

🏎️ Formule 1
Grand-Prix d’Australie
Pour la première fois depuis 2019, le Grand Prix d’Australie ouvre à nouveau la saison de Formule 1.
Montez le volume et RDV au premier virage
📺 Dimanche matin 5h00 - Canal+

🎾 Tennis
🇺🇸 Masters 1000 d’Indian Wells
½ finales et finales au programme ce weekend à Indian Wells. Rune, Alcaraz et Shelton sont parmi les favoris
📺 Eurosport

🏉 6 Nations
🇮🇪 France - Écosse 🇫🇷
Après un exploit retentissant à Dublin le weekend dernier, le XV de France doit confirmer avec une victoire et un bonus contre l’Ecosse. À la clé ? Un 2e titre des Six Nations sous l’ère Galthié
📺 Samedi 21h00 - France 2

Bonne route !

Kopa

Par Kopa Club

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