D’un côté, une ville ouvrière du nord du Pays de Galles, un pub fondé en 1864, deux stars hollywoodiennes… et une série Disney+ devenue levier de croissance. De l’autre, Roland-Garros, grand-messe du tennis français, machine B2B bien huilée et business plan à 300 M€ de chiffre d’affaires. Ici, la balle jaune rime avec comptes dans le vert.
🧠 Épisode 19 du Kopa Club
Cette semaine, entre pelouses galloises, terre battue parisienne et marketing à crampons, on explore un sport toujours plus global, plus scénarisé… et plus stratégique qu’il n’y paraît.
📸 Aurel commence avec un selfie. Celui de Salah, posé, anodin… sauf qu’il cache une opération marketing redoutable. À ce niveau-là, même un sourire devient un spot publicitaire.
🏴 Hugo poursuit avec Wrexham AFC : un club gallois, une série Disney+, deux stars hollywoodiennes, et une ascension digne d’un scénario oscarisé. Quand la passion locale rencontre la globalisation du storytelling.
👟 Nike tente le grand retour. Pour marquer les esprits, la marque mise sur un défi mythique : courir un mile en moins de 4 minutes avec Faith Kipyegon. Une perf’ qui dit tout de l’ambition retrouvée du swoosh.
🎾 Et pour conclure, Henri déroule la saison de terre battue : de Madrid aux loges feutrées de Roland-Garros, un business model à 300 millions, des bobs collector et des poignées de main qui valent de l’or.
Le selfie de Salah

Dimanche dernier, 63e minute à Anfield. Salah marque son 28e but de la saison, scelle presque à lui seul le titre de Liverpool… puis file fêter ça avec un selfie devant les supporters en liesse. L’image devient virale : 2 millions de likes, 14 millions de vues.
Mais derrière ce moment en apparence spontané, un détail interpelle : le téléphone n’appartenait pas à un fan, mais à une employée du club, placée juste devant les tribunes. Et bien sûr, c’était un Google Pixel, sponsor officiel des Reds.
Une opération bien pensée, efficace… mais qui interroge. Quand même les instants de joie deviennent des activations marketing, on peut se demander ce qu’il reste de la magie brute du sport. Tout devient contenu. Même l’émotion. Et c’est peut-être ça, le plus triste.
Hollywood au pays des pintes
Le conte de fées est devenu business plan. Et le business plan, récit mondial. Ce week-end, Wrexham a validé son accession au Championship, soit la 2e division anglaise et 10e championnat le plus compétitif du monde. Pas mal pour une équipe qui végétait encore en 5e division il y a trois ans. Et qui, il faut bien le dire, n’avait pas grand-chose de cinématographique.
Jusqu’à ce que Ryan Reynolds et Rob McElhenney entrent en scène. Le premier, super-héros mondialement connu aux 50 millions d’abonnés sur Instagram. Le second, acteur-producteur d’une sitcom trash. Aucun des deux n’avait jamais mis un crampon sur une pelouse, mais ils se sont liés d’amitié par texto. De cette impulsion improbable est née une idée folle : racheter un club au bord du précipice, le faire monter jusqu’à la Premier League… et en tirer une série à succès pour Disney+. Coût de l’opération : 2,5 millions de livres. Titre de la série : Welcome to Wrexham. Saison 4 en approche.
Mais derrière le storytelling, un vrai projet. Réussite sportive, marque forte, fanbase mondiale. Le club du nord du Pays de Galles a tout compris. Le Racecourse Ground affiche complet, la boutique déborde de maillots (24 000 vendus en 2023), et les sponsors s’arrachent l’espace pub. TikTok sur le maillot, United Airlines dans les airs, Betty Buzz et Aviation American Gin au bar… même The Turf, le pub local où le club a été fondé en 1864 (le troisième plus ancien club pro au monde), voit débarquer des visiteurs du monde entier – Colombie, Australie, États-Unis – depuis que Reynolds en a fait la pub sur ses réseaux.
Le tout sous la houlette d’acteurs hollywoodiens, qui, soit dit en passant, préparent déjà la même recette au Mexique (Nexaca) et en Colombie avec Eva Longoria. Comme quoi, la passion, ça s’industrialise aussi.
Wrexham, petite cité ouvrière de 62 000 habitants, n’avait rien demandé. Et pourtant, elle se retrouve au centre d’un phénomène mondial. Valorisation du club : 100 millions de livres, selon Bloomberg. Record de revenus, sponsors de premier plan, et trois promotions consécutives. Tout ça, à partir d’un club fan-owned au bord du gouffre.
Mais (car il y a un mais), tout n’est pas rose sur les bords de la Dee. Les infrastructures sont vieillissantes, le stade est le plus petit du Championship (12 600 places), et l’entraîneur, Phil Parkinson, a dû demander une vidéo de motivation à ses patrons, trop souvent à distance. Quant à la masse salariale, elle pourrait devoir être multipliée par quatre pour rester compétitive dans l’antichambre de l’élite.
La mécanique est bien huilée, certes. Mais il faudra plus qu’un filtre Instagram pour durer dans le paysage du football anglais. Wrexham est peut-être la preuve vivante qu’un bon récit vaut de l’or. Et quand il est porté par la ferveur d’une ville, l’obsession de deux rêveurs et l’amour du jeu, ce récit peut déplacer des foules. Pour l’instant, l’histoire est belle. Et c’est déjà beaucoup.
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Tirage au sort le 3 mai 2025
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Vous vous souvenez de Sub2 ? Le défi un peu fou lancé par Nike en 2017 : faire courir au coureur Kényan Kipchoge un marathon en moins de deux heures. Résultat ? Un record officieux et un storytelling parfait.
En 2025, rebelote. Cette fois avec Faith Kipyegon, triple championne olympique et recordwoman du monde du mile (1.6km).
Nom de code : Breaking4.
Objectif : devenir la première femme à courir un mile en moins de 4 minutes.
Une seule tentative : le 26 juin au Stade Charléty à Paris. Plus de 7 secondes à gratter sur son propre record (4:07.64). Pour aider Kipyegon, Nike active tout : innovation produit, aérodynamisme, pacing, data, mental. Chaque détail est calibré pour créer les conditions parfaites. Comme à l’époque de Kipchoge, on ne cherche pas juste à battre un chrono : on veut marquer l’histoire et vendre un maximum de chaussures.
Court-circuit à Madrid
À Madrid, on a coupé l’électricité. Littéralement. Pas de lumière, pas de douche, et matches interrompus alors que Fearnley s’apprêtait à servir pour le match. C’est rare qu’un Masters 1000 vire au camping sauvage, mais l’incident soulève une question : un tournoi de tennis peut-il survivre sans jus ? Pas sûr. La journée annulée a sans doute coûté une petite fortune : remboursements de billets, reprogrammations, perte sèche sur le merch, les écrans pub ; autant dire que si c’était arrivé à Roland, on aurait entendu les Rolex tomber.
Heureusement, Madrid, ce n’est “que” le Masters. Parce qu’un Grand Chelem, c’est un autre monde. Littéralement. L’expression, d’ailleurs, vient d’un journaliste du New York Times, Alison Danzig, qui salue en 1938 l’exploit de Donald Budge, premier joueur à remporter les quatre majeurs la même année. Depuis ? Seuls cinq autres humains y sont parvenus (trois femmes et deux hommes). Aucun des Big 3 n’a coché la case. Ça vous classe un événement.
Et justement, il fait beau, il fait chaud, ça sent la balle neuve : Roland-Garros approche, avec un objectif clair pour 2025 : 338 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit 87 % des revenus annuels de la FFT. Rentable, vous avez dit ? Le tournoi prévoit aussi 16,5 M€ de bénéfices nets. Sur la terre battue, les comptes sont solides.
Dans le détail, c’est un petit bijou de business :
38 % des revenus viennent des droits médias (TV, data, streaming),
20 % du sponsoring (22 partenaires : de BNP à Rolex en passant par Renault),
17 % des hospitalités,
16 à 17 % de la billetterie,
Et 9 % du merchandising (on espère que les bob RG se vendent mieux que les casquettes de l’OL).
Côté fréquentation, 650 000 spectateurs sont attendus sur site, et près de 2 milliards de téléspectateurs dans le monde. L’argument “le tennis est trop long” ne pèse pas grand-chose face à 6,3 milliards de vues sur les réseaux sociaux. Surtout que le modèle s’est bien modernisé : night sessions, loges gastronomiques, stratégies digitales et billetterie maîtrisée. La FFT a même investi 400 M€ dans la modernisation du stade, dont 28 M€ pour le toit du Suzanne-Lenglen. Pluie ou pas pluie, le cash pleut.
Côté business, les hospitalités représentent à elles seules 17 % du chiffre d’affaires, soit près de 56 millions d’euros. Loges privées, salons gastronomiques, déjeuners sous les gradins : Roland-Garros est devenu l’un des événements B2B les plus prisés de France. En pleine saison des AG et des plans stratégiques, on y invite des clients clés, on soigne ses relations presse. Pas besoin de paillettes quand le cadre est calibré pour la négociation à champagne tempéré. Objectif 2026 : une loge Kopa sur l’annexe 4. Pas la plus grande, mais sûrement la mieux briefée.
Bref, le tennis n’est peut-être pas aussi rapide que du MMA ou aussi bruyant qu’un Classico, mais en termes de business ? C’est du Grand Chelem.
Henri
📺 Fédération Française de Tennis, Comptabilité, Alternance
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📺 Fédération Française de Tennis, Commercial Partenariats, Stage
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🏉 InFront Sport & Media AG: Strategy & Innovation, Alternance
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⚽ Veja: Assistant Web Marketing, Stage
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📺 European Broadcasting Union: Sports Rights Manager, CDI (Remote)
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⚽ PSG: Sponsorship Sales Manager, CDI
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👟 Nike: Brand Marketing, CDI
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⚽ Nova Consulting: Manager Entertainment & Strategy Consultant, CDI
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📙 Lecture
Charles Bietry, Dernière Vague
Dans La dernière vague (Flammarion), Charles Biétry, journaliste sportif, raconte avec force et lucidité son combat contre la maladie de Charcot. Un témoignage bouleversant sur la fin de vie, l’acceptation et la mémoire.
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Lenny Martinez: La Grande Ascension
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